Œdème pulmonaire Œdème aigu du poumon

Pneumologie - N. m. * œdème : du grec oidêma [œdém(o)-], gonflement pathologique du tissu sous-cutané ; * pulmonaire : du latin pulmo, pulmonis [pulm(o)-], poumon ; syn. pneum(o)-. Dans l'œdème pulmonaire, les alvéoles sont progressivement envahies par le plasma sanguin qui traverse les capillaires tapissant ces alvéoles. Cette pathologie toujours sévère résulte généralement d'une insuffisance cardiaque gauche. Normalement, les échanges de liquide entre les capillaires sanguins et les espaces extracellulaires se font par transsudation et sont régulés par deux forces opposées : la pression oncotique due aux protéines sanguines qui attirent le sérum des tissus vers l'intérieur des capillaires et empêchent donc sa sortie, et la pression hémodynamique résultant de la pression sanguine, qui pousse le sérum à travers les parois capillaires vers les espaces extracellulaires. Dans l'insuffisance cardiaque gauche, la pression du sang sortant du ventricule est insuffisante et il s'accumule dans les vaisseaux capillaires pulmonaires. Il en résulte une augmentation de la pression sanguine dans ces vaisseaux pulmonaires et donc une fuite de plasma vers les alvéoles qui sont progressivement inondées. Autre conséquence immédiate : le poumon ne peut plus assurer l'oxygénation du sang. Le malade ressent un essoufflement important et brutal qui lui interdit tout effort, même minime. Une toux accompagnée parfois de crachats mousseux et rosés est un signe de plus pour le diagnostic et, à l'auscultation ou à l'ECG, on note une tachycardie (accélération du rythme cardiaque) parfois importante. Au niveau des poumons, on détecte au stéthoscope des bruits caractéristiques : râles secs et crépitants, plus importants vers la base. D'autres organes peuvent aussi être touchés, plus rarement, par cette insuffisance cardiaque, notamment le foie. Les traitements reposent en grande partie sur les diurétiques en intraveineuse, qui favorisent l'élimination de l'eau par les reins et permettent de diminuer la pression dans la circulation pulmonaire (en remplacement de la mémorable saignée de nos aïeuls !). Les patients sont mis sous masque à oxygène pour favoriser la réoxygénation du sang et reçoivent également des cardiotoniques. Ces traitements d'urgence devront ensuite être complétés par le traitement de la cause, c'est-à-dire de l'insuffisance cardiaque.