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Cardiologie angiologie, médecine biologique - Abrév. Système rénine-angiotensine-aldostérone. Pour plus de renseignements sur la régulation de la pression artérielle, voir la définition de "Pression artérielle".
* La rénine (* réno : du latin renalis [réno-, -rénal, rénine], relatif aux reins ; * ine : du suffixe -in, -inal(e), -ine, -inine, servant à transformer un mot ou un adjectif en un autre mot ou substantif) est une enzyme protéolytique (qui agit sur les protéines) sécrétée par l'appareil juxtaglomérulaire du rein (zone située à proximité des glomérules). La rénine n'a pas d'action directe sur l'organisme, mais fait partie de ce que l'on appelle le système rénine-angiotensine ou encore le système rénine-angiotensine-aldostérone. Elle provoque l'hydrolyse dans le sang de l'angiotensinogène produit par le foie en angiotensine I (décapeptide), elle-même transformée en angiotensine II (octopeptide) par une enzyme appelée enzyme de conversion, qui est la substance vasoconstrictrice la plus puissante de l'organisme.
* L'angiotensine (* angio : du grec aggeion [angio], vaisseau ; * tensine : du latin tendere [-tenseur, -tension, -tensine], tendre) aussi appelée parfois hypertensine est en fait l’angiotensine II. Elle joue un rôle important dans la régulation de la sécrétion de l'aldostérone, par l'intermédiaire du système rénine-angiotensine. Elle provoque la constriction des artérioles, ce qui a pour effet immédiat d'augmenter la TA (tension artérielle). Autre effet de l'angiotensine II : elle active la production d'aldostérone par les cellules glomérulées de la corticosurrénale. Il en résulte une contraction des muscles lisses et, par conséquence, une vasoconstriction importante des capillaires sanguins, essentiellement au niveau viscéral ou splanchnique. En élevant la pression artérielle par vasoconstriction, elle maintient une pression de filtration suffisante dans le glomérule du néphron. Par la suite, cette angiotensine II est une nouvelle fois transformée en angiotensine III qui a une toujours une action hypertensive, mais beaucoup moins importante que l'angiotensine II. Syn. angiotonine.
* L’aldostérone (* aldo : du mot ald[éhyde], lui-même formé à partir de al[cool] déhyd[rogenatum] ; * stérone : du grec stereos [-stérol, -stéroïde, -stérone], solide qui, avec kholê (bile) a formé cholestérol, découvert sous forme de cristaux blancs solides dans les liquides et les cellules de l’organisme ; désigne aussi les corps qui dérivent du noyau stérol) est une hormone minéralocorticoïde sécrétée par la corticosurrénale et qui agit sur l'équilibre hydrominéral. Stéroïde, de poids moléculaire 360, elle est impliquée dans la régulation de l'équilibre hydrominéral. Elle agit au niveau du rein, plus précisément des néphrons, en augmentant la réabsorption du sodium urinaire (NaCl) et en favorisant l'excrétion du potassium dans les urines, ce qui provoque une rétention d'eau. De plus, cette hormone déterminant une sensation de soif au niveau des centres hypothalamiques (dipsostat - du grec dipsos [dipso-, -dipsie], soif ; du grec statos, stasis [stato-, -stat, -stase, -stasie, -statique, -statisme], station verticale, base, arrêt, stable), le sujet boit ce qui contribue à augmenter la volémie. La libération de l'aldostérone étant sous la dépendance de l'angiotensine II, une partie de l'action hypertensive de l'angiotensine II est due à la libération d'aldostérone.
Remarque : L'aldostéronisme (ou hyperaldostéronisme) est la sécrétion excessive d'aldostérone, ce qui perturbe le bilan sodium - potassium), une hypertension artérielle, une rétention du sodium Na et une fuite urinaire de potassium K (hyperkaliurie). Il en résulte une alcalose métabolique. On distingue l'hyperaldostéronisme primaire, dû souvent à la présence d'un adénome surrénalien (c'est le syndrome de CONN) et l'hyperaldostéronisme secondaire, dans lequel tout le système rénine - angiotensine - aldostérone est perturbé. A noter que la sécrétion d'aldostérone est augmentée pendant les grossesses.