ADN Topo-isomérase I

Biochimie, génétique, recherche médicale Abrév. Acide désoxyribonucléique. * acide : du latin acidus {acido-}, d'une saveur piquante * dés : du préfixe latin de- {dé-, dés-}, marquant une idée de séparation, de privation * oxy : du grec oxos {oxy-, -oxydation} : relatif à l'oxygène * ribo : le mot ribose serait le résultat d'une altération de arabinose, lui-même dérivé de la gomme arabique, ainsi nommée à cause de l'usage qu'en firent les médecins arabes * nucléique : du latin nucleus {nucléo-, -nucléaire, nucléique}, noyau. [Angl. : DNA topoisomerase] La topo-isomérase (ou topoisomérase) est une enzyme qui agit au niveau de la molécule d'ADN (acide désoxyribonucléique) et qui fait passer cet ADN d'un isomère à l'autre. On devrait donc l'appeler ADN topo-isomérase. Elle est nécessaire à la réplication de l'ADN au cours de la division cellulaire : elle permet le déroulement de l'ADN en le coupant, puis en rétablissant la continuité par ligation. Dans le traitement de certains cancers, les laboratoires pharmaceutiques ont mis au point des inhibiteurs de la topo-isomérase dits de type II. On distingue deux ADN topo-isomérases : la topo-isomérase I qui coupe et ressoude un seul brin d'ADN, et la topo-isomérase II qui coupe à la fois les deux brins d'ADN et les ressoude dans une conformation différente (ou isomère) après modification de sa torsion. Parmi les inhibiteurs de topo-isomérase I, on peut citer les camptothécines qui ont des effets antinéoplasiques certains (empêchent le développement de cellules et tumeurs cancéreuses), mais aussi des effets indésirables importants, notamment en provoquant des cassures de gènes. On cherche à obtenir des dérivés des camptothécines mieux tolérés tels que l'irinotécan. L'irinotécan est un dérivé des camptothécines qui est, lui-même et surtout l'un de ses métabolites, un inhibiteur puissant de la topo-isomérase I. En réalité l'irinotécan se fixe au complexe de clivage formé par la topoisomérase I et l'ADN et inhibe la religature des fragments d'ADN. Il est utilisé dans le traitement des cancers colorectaux et s'administre en perfusion intraveineuse au rythme d'une toutes les trois semaines. Lors de la perfusion, l'effet indésirable le plus marqué est un syndrome cholinergique que l'on essaie de prévenir par l'administration d'atropine. Un ou plusieurs jours après la perfusion, apparaissent fréquemment une diarrhée, fébrile ou non, et une neutropénie (diminution des polynucléaires neutrophiles).