Ammoniurie

Hématologie, médecine biologique N. f. * ammo-, ammonio- : du latin ammoniacum, de Ammon, dieu égyptien (parce que l'on préparait autrefois cette substance près de son temple en Lybie), gaz ammoniac à l'odeur très piquante (NH3) ; * urie : du grec oûron {uro-, urée, -urie, -urèse, -urétique}, urine. [Angl. : Ammoniuria] L'ammoniurie est la présence d'ammoniaque (ammoniac gazeux NH3 combiné à une molécule d'eau H2O selon la réaction NH3 + H2O --> NH4OH) dans l'urine, résultant de son élimination par les reins. Cet ammoniaque provient pour la plus grande partie de la dégradation enzymatique des protéines alimentaires et du métabolisme des bactéries intestinales, mais aussi, pour une fraction beaucoup plus faible, de la désamination de la glutamine. L'ammoniurie est sous la dépendance de nombreux facteurs. C'est ainsi qu'une hyperammoniurie (excès d'ammoniaque dans l'urine) peur apparaître lors d'un régime très riche en protéines et pauvre en glucides, en fin de grossesse, dans les acidoses métaboliques dues au diabète, au jeûne, à une déshydratation, des vomissements et/ou diarrhées, dans les acidoses respiratoires, le syndrome de Fanconi, l'hyperaldostéronisme primaire, entre autres. A l'inverse, l'hypoammoniurie peut résulter d'alcalose métabolique ou respiratoire, d'une néphropathie, d'une maladie d'Addison. Le dosage de l'ammoniaque urinaire est délicat et ne peut se faire que sur une urine fraîchement émise, pour éviter l'ammoniaque qui pourrait résulter de la fermentation de l'urine ou de la décomposition de l'urée. La mesure directe étant particulièrement difficile, les laboratoires d'analyses biomédicales utilisent la détermination du trou anionique urinaire Na + K - Cl. Sans entrer dans le détail de cette détermination on peut retenir que la valeur normale est positive, ce qui n'est pas le cas dans une acidose respiratoire par exemple.