Athymhormie juvénile
Psychiatrie psychologie N. f. * a : du préfixe « a » (an- devant une voyelle ou h muet) : privatif, signifie « sans » ou « arrêt » ou « absence de » ; * thymo : du grec thumos, sentiment, passion ; * hormo, hormie : hormê, impulsion. [Angl. : Juvenile athymhormia] En psychiatrie : cette affection correspond à une perte de tout sentiment en relation avec l'affectivité. En fait, plusieurs définitions ont été données pour l'athymhormie, terme créé en 1922 par les psychiatres M. DIDE et Paul GUIRAUD : indifférence affective, altération du dynamisme vital des instincts et de l'humeur, perte de l'élan vital, émoussement des affects, discordance affective, indifférence à autrui, apparente insensibilité, froideur schizophrénique. En effet, les psychiatres considèrent que l'athymhormie est l'un des aspects négatifs rencontrés dans la schizophrénie. Ce trouble de l'affectivité pourrait résulter de lésions neuropathologiques sous-corticales des centres du diencéphale. Dans leurs travaux sur la démence précoce, DIDE et GUIRAUD évoquent l'athymhormie juvénile, qui serait en fait la manifestation du déficit psychopathologique fondamental de l'hébéphrénie. Depuis 1988 et les travaux des neurologues HABIB et PONCET, le terme athymhormie désigne plusieurs tableaux comportementaux résultant de lésions lacunaires des corps striés, mais aussi bipariétales et frontales. On sait aujourd'hui que la dopamine (c'est un neurotransmetteur) et les neurones dopaminergiques hypoactifs jouent un rôle particulièrement important dans ce qu'il convient d'appeler maintenant les athymhormies. A noter que les symptômes des athymhormies sont souvent très proches de ceux rencontrés dans l'aboulie et l'apathie.