Adrénoleucodystrophie Adrénomyéloneuropathie

Neurologie, génétique - N. f. Du grec leukos [leuc(o)-], blanc, du préfixe grec dus [dys-], marquant une idée de difficulté, du grec trophê [-trophie, -troph(o)] nourriture. Il faut traduire dystrophie par "croissance perturbée". L'adrénoleucodystrophie ou A.L.D. associe une dégénérescence de la substance blanche et de la myéline du système nerveux central et périphérique, avec une insuffisance surrénalienne. Il en résulte une augmentation des acides gras à très longue chaîne : jusqu'à 5 fois plus que la valeur normale. C'est une affection d'origine génétique, liée au chromosome X (on l'appelle aussi A.L.D.-X). Dans une famille atteinte, la moitié des garçons environ sont atteints vers l'âge de 7 à 12 ans. L'évolution dramatique de cette maladie conduit à la mort en moins de 3 ans, après atteinte dégénérative de la mémoire, de la vision et de l'audition, suivie de d'hémiplégie, de convulsions et de démence.

Chez l'adulte, la maladie apparaît entre 20 et 45 ans et est nommée A.M.N. ou adrénomyéloneuropathie. L'évolution se fait sur une durée variable, mais conduit inexorablement vers une paraplégie, suivie parfois d'une dégénérescence de la myéline, comme chez les enfants.

La mère d'un enfant atteint est "porteuse saine" ou conductrice : elle a un chromosome X avec la mutation, l'autre qui est intact et en principe, elle ne développe pas la maladie. Cependant, chez certaines de ces femmes, des symptômes apparaissent à l'approche de la ménopause et peuvent s'avérer redoutables. Le gène responsable a été localisé sur le chromosome X et code pour une protéine intervenant dans le transport des acides gras à très longue chaîne, vers des organites (peroxysomes) où ils sont dégradés. Le gène muté empêche donc la dégradation de ces acides gras qui s'accumulent et auraient un effet toxique sur la corticosurrénale et la myéline. Dans les familles à risques, le diagnostic prénatal est proposé aux femmes enceintes conductrices.