Nucléoplastie par radiofréquence monopolaire

Neurochirurgie, imagerie médicale et interventionnelle N. f. * nucléo : du latin nucleus {nuclé(o)-, -nucléaire, nucléique}, noyau ; * lyse : du grec lusis {lyso-, -lys, lysi-, -lyse, -lytique}, dissolution ; * plastie : du grec plassein {plast(o)-, -plaste, -plastie}, façonner ou intervention modifiant les formes ou les rapports des organes. De nombreuses sciatiques ou lombalgies (douleurs lombaires) sont dues à une hernie discale. Un disque intervertébral est un fibrocartilage formé du nucleus pulposus central, partie la plus molle, et de l'anulus fibrosus périphérique beaucoup plus résistant. La hernie discale résulte souvent d'une pression trop importante sur le disque, qui va se traduire par un affaiblissement de la résistance de l'anulus qui peut se fissurer, et par une hyperpression au niveau du nucleus qui va s'infiltrer par cette fissure et faire saillie à l'extérieur du disque. C'est cette matière qui peut faire pression sur les racines des nerfs rachidiens et provoquer des douleurs lombaires et sciatalgies plus ou moins intenses, voire une lombosciatique hyperalgique (donc avec des douleurs paroxystiques) ou déficitaire si elle est accompagnée d'un déficit sensitif et/ou moteur. Dans les cas de douleurs ayant résisté plus de six semaines aux traitements conservateurs "classiques" dont les anti-inflammatoires, la nucléolyse est indiquée. C'est une technique chirurgicale qui consiste à réduire le volume du nucleus (ou noyau mou du disque) donc à faire baisser sa pression interne et à apporter au patient un soulagement rapide. Les neurochirurgiens préfèrent parler de nucléoplastie, plutôt que nucléolyse, car ils n'interviennent en fait que sur une partie du nucleus. En effet, la nucléolyse chimique par la papaïne (qui n'est plus utilisée aujourd'hui) détruisait tout le nucleus. Il existe plusieurs méthodes pour cette nucléoplastie, différentes en fonction de l'importance des lésions. Parmi elles, la nucléoplastie par radiofréquence, qui utilise un courant alternatif à haute fréquence. Elle consiste à introduire une aiguille creuse jusque dans le noyau du disque, puis une électrode est glissée dans la lumière de cette aiguille. Une technique appelée nucléoplastie (ou nucléolyse) par radiofréquence monopolaire a l'inconvénient de brûler les tissus environnants car la chaleur dégagée est très importante. Une autre technique, dite par coblation bipolaire (le mot coblation résulte de l'expression anglaise cold ablation) utilise des radiofréquences administrées par une électrode bipolaire et a le grand avantage de ne provoquer qu'une élévation modérée de la température : pas plus de 80°C dans le voisinage immédiat de l'électrode. Il en résulte une vaporisation de la matière en contact avec cette électrode et le gaz ainsi formé est évacué par l'aiguille creuse. En pratiquant 6 à 12 allers-retours avec l'électrode et en changeant chaque fois sa direction, le neurochirurgien va créer autant de canaux de coblation et diminuer ainsi le volume du nucleus de 1 à 2 cm3. Il en résulte un effondrement de la surpression et un soulagement rapide du patient. Les résultats de la nucléoplastie par coblation (comme pour les autres nucléolyses) comprennent une EVA, c'est-à-dire une évaluation visuelle analogique qui est une évaluation de la douleur sur une échelle par le patient lui-même.