Opiorphine

Pharmacologie, algologie N. f. * opium : du grec opion, du latin opium, suc de pavot somnifère ; * morphine : de Morphée, dieu des songes : relatif à la morphine, alcaloïde extrait de l'opium. Le mot opiorphine est une contraction de opium et de morphine, et désigne une molécule découverte chez l'homme en 2004, qui va agir au niveau des synapses à enképhalines, opiacés naturels produits par certains interneurones inhibiteurs. Ces enképhalines qui se fixent sur des récepteurs opioïdes et permettent une diminution naturelle de la sensation douloureuse sont rapidement détruites par des enzymes enképhalinases. Cela a pour conséquence immédiate de libérer la synapses pour permettre la transmission d'autres messages de la douleur (substance P et glutamate). C'est l'Institut Pasteur qui a identifié l'opiorphine, molécule capable de renforcer l'activité des enképhalines. La particularité de cette molécule est qu'elle n'agit pas directement sur les récepteurs, comme la morphine ou les enképhalines, mais intervient en ralentissant la destruction des enképhalines, donc en diminuant l'action des enzymes qui les détruisent. Les études actuellement menées montrent que l'opiorphine a une action aussi efficace que la morphine, sans en avoir les inconvénients. C'est l'équipe de Catherine ROUGEOT qui a ensuite réussi, en 2009, à modifier la molécule d'opiorphine pour obtenir un dérivé fonctionnel stable, dans le but de mettre au point, à l'horizon 2015, une nouvelle classe de puissants médicaments anti-douleur.