PARÉ Ambroise

Biographie Fils d'un barbier de Laval, Ambroise Paré est né à Bourg-Hersent, près le Laval (Mayenne) en 1510, mort le 20 décembre 1590 à Paris. Il entre comme marmiton auprès de la comtesse de Laval puis devient l'apprenti de maître Vialat, barbier ordinaire du comte. En 1529, l'Hôtel-Dieu de Paris lui ouvre ses portes et lui offre la possibilité de pratiquer de nombreuses dissections. Durant trois années, Paré côtoie "tout ce qui peut être d'altération et maladies au corps humain". A la fin de ses études, il choisit, sans doute pour des raisons financières, de s'attacher au service du duc de Montejean, colonel général d'infanterie. L'année 1537 marque pour le jeune Ambroise le début d'une brillante carrière de chirurgien militaire. Accompagnant le duc, il reçoit le baptême du feu à la bataille du Pas de Suse. Il y pratique la première désarticulation du coude et découvre que la poudre des arquebuses n'empoisonne pas les blessures comme on le croyait. Selon l'usage, les plaies faites par ce type d'armes, supposées vénéneuses, devaient être ébouillantées à l'huile et cautérisées au fer rouge. Un jour cependant, à cours de provision, Paré utilise en lieu et place de l'huile un mélange de jaune d'œuf, d'huile de rosat et de térébenthine. A sa plus grande surprise, les malades ainsi traités ne présentent plus les douleurs, inflammations et fièvres qui ne manquaient jamais d'accompagner le soin classique. Dès lors, il décide "de ne jamais plus brûler aussi cruellement les pauvres blessés". De sa campagne d'Italie, il ramène également la recette d'un baume - la fameuse huile dite "des petits chiens" - à base de chiots nouveau-nés bouillis dans l'huile de lys avec des vers de terre et de la térébenthine. "La méthode de traicter les playes faictes par hacquebutes et aultres bastons à feu et de celles qui sont faictes par flèches, dards et semblables" paraît en 1545. La même année, nouveau "fait d'armes" : en campagne à Boulogne, Paré sauve littéralement la face du duc de Guise. Le chirurgien réussit à retirer le fer d'une lance fichée sous l'œil droit du blessé, faisant montre devant tous de sa grande dextérité. Après la mort de François 1er en 1547, Paré retrouve à nouveau Paris où il pratique opérations, accouchements et réductions des fractures. Il élabore également sa technique de ligature des vaisseaux en remplacement des cautères mais doit attendre 1552 pour la mettre en œuvre. A cette époque, La France et l'Autriche entrent en guerre et Paré suit Rohan pour sa campagne dans l'Est. Au siège de Danvilliers, il doit amputer l'un des gentilshommes de l'armée du comte. Plutôt que d'appliquer le fer rouge pour éviter l'hémorragie, il tente sa nouvelle méthode et ligature les artères du blessé, qui se rétablira. A la mort de Rohan, tué près de Nancy, Paré entre au service du roi de Navarre puis à celui du roi de France Henri II qui le nomme chirurgien ordinaire. Désormais, la carrière de Paré sera intimement liée au destin des souverains de son pays. En 1553, on le retrouve prisonnier au siège de Hesdin et ne doit qu'à ses talents de chirurgien d'être finalement libéré. Cherchant une reconnaissance officielle, Paré décide d'obtenir le titre de docteur en chirurgie ; ses "confrères" tentent de s'y opposer mais l'appui du roi est le plus fort et il reçoit le bonnet tant convoité le 8 décembre 1554, sans avoir eu à passer les épreuves de latin. En 1561 et 1562, il publie deux autres ouvrages dont son Anatomie universelle du corps humain. Bientôt, c'est la consécration avec à sa nomination comme premier chirurgien auprès de Charles IX. Mais malgré sa nouvelle et haute charge, Paré est renvoyé au secours des armées, d'abord à Rouen, puis à Dreux et au Havre. Les guerres de religion opposant catholiques et protestants ont repris de plus belle, ensanglantant le pays pour les trente années à venir. Il a souvent été dit que Paré fut d'obédience huguenote et qu'il échappa au massacre de la Saint-Barthélemy grâce à son amitié avec le roi. De 1564 à 1566, Paré accompagne Charles IX en visite à travers la France et en profite pour débusquer de nouvelles pistes de recherches. Couronné en 1574, Henri III le garde auprès de lui en tant que premier chirurgien. Paré suspend alors les voyages pour se consacrer à la rédaction de ses livres. Il mourra le 20 décembre 1590 et sera enterré lors de grandes funérailles à l'église Saint-André-des-Arts de Paris. Celui qui avait osé répondre à Charles IX qui lui demandait de mieux le traiter que les pauvres de l'hôpital : "c'est impossible, Sire, parce que je les soigne comme des rois", laissait une œuvre entièrement dédiée au soulagement des souffrances de ses semblables.