PASTEUR Louis

Biographie (Dole, 1822 - Marnes la Coquette, 1895). Chimiste et biologiste français. En 1854, il est nommé doyen de la faculté des sciences de Lille. De 1857 à 1863 : travaux sur les fermentations. Il découvre les micro-organismes responsables, ainsi que les anaérobies. Il établit des méthodes scientifiques rigoureuses et affirme, en 1862, que la génération spontanée est une chimère. Pour éviter la dégradation des vins, il propose leur chauffage à 55°C (pasteurisation). Puis il travaille sur la pébrine et la flacherie (maladies des vers à soie qui ravageaient les magnaneries). Après la guerre (1870 - 1871), il travaille sur la bière et démontre la façon de la préserver de l'altération par la technique de la pasteurisation. De 1870 à 1886, avec ses collaborateurs Chamberland et Roux, il découvre le rôle de la bactérie charbonneuse, le responsable de la septicémie gangreneuse (vibrion septique), la cause des furoncles et de l'infection puerpérale (staphylocoque et streptocoque). En 1879, il découvre le principe de la vaccination (travaux sur le choléra des poules) et réalise un vaccin contre le charbon, appliqué à l'homme en 1885. En 1888, il est placé à la tête de l'Institut Pasteur. Il a transformé les règles de l'hygiène en médecine, chirurgie et obstétrique. Les germes de l'air - PASTEUR, le savant révolutionnaire C'est aujourd'hui une évidence pour tous : l'air qui nous entoure est porteur de germes, pour la plupart inoffensifs, mais dont certains sont responsables de graves maladies. Il a fallu, pour en arriver à cette conclusion évidente, les travaux et l'acharnement scientifique de Louis PASTEUR. PASTEUR et l'effondrement du mythe des générations spontanées (1860 - 1864) Au milieu du XIXe siècle, la croyance aux générations spontanées est générale en ce qui concerne les êtres infimes révélés par le microscope. (Au Siècle des Lumières, Buffon soutenait encore que les vers de terre naissaient spontanément du fumier !) PASTEUR part de l'idée que l'atmosphère contient des germes. Pour s'en assurer, il invente selon son habitude, un procédé très simple : il fait passer un courant d'air dans un tube obstrué en son milieu par une simple bourre de coton. Il verse ensuite dans un verre concave un peu d'eau dont il imprègne le coton. Comprimant cette bourre dans ses doigts, il en fait tomber quelques gouttes sur une lame en verre puis laisse évaporer l'eau. Il observe alors, outre des fragments de laine, de coton, de suie, les agents vivants de la fermentation qu'il vient de découvrir les années précédentes. En 1964, il considère que flottent dans l'air des micro-organismes porteurs de maladies. Mais on lui objecte que le coton est un filtre suspect dès lors qu'il est une matière organique. Il remplace alors la bourre de coton par un filtre en amiante, matière minérale. Pour donner plus de poids à ses arguments, il perfectionne encore son expérience : Il verse une infusion de matière organique limpide comme de l'eau distillée et très altérable dans un vase à long col droit. Il fait bouillir le liquide et le laisse refroidir. Quelques jours plus tard apparaîtront des moisissures ou "animalcules infusoires" dans le liquide. L'ébullition a détruit les germes, mais le liquide s'est altéré au contact de l'air qui a pénétré par l'ouverture du col. Il refait la même expérience, mais avant de faire bouillir le liquide, il effile le col du ballon avec une lampe d'émailleur, l'étire et le courbe de telle sorte que l'ouverture non obstruée s'incline en direction du plan de la table où repose le ballon. Après ébullition et refroidissement, le liquide ne s'altère pas. Les germes ont été arrêtés sur la courbure du col et n'ont pu entrer en contact avec le liquide. En 1878, PASTEUR présente à l'Académie de médecine, sa "Théorie sur les germes" en quinze propositions. Les chirurgiens qui suivirent ses conseils, constatèrent immédiatement une importante diminution de la mortalité chez les accouchées, les blessés et les opérés. Pasteur a débuté ses recherches sur la rage en 1880, à la mort d'un enfant à l'hôpital Sainte-Eugénie. Mais alors que l'étude de la virulence de la maladie avance, l'agent pathogène lui échappe encore. Il semble pourtant que la moelle infectée et desséchée protège de la maladie. Le 6 juin 1885, Pasteur reçoit la visite de Marie-Angélique Meister dont le fils Joseph a été mordu par un chien soupçonné de porter la rage. Il commence les injections et trois mois plus tard, l'enfant sauvé, Pasteur présente ses travaux à l' Académie des Sciences qui lui offre un accueil enthousiaste. Le 1er mars 1886, sur 350 personnes vaccinées, une seule est décédée. L' Académie propose alors de créer un établissement destiné à traiter la rage après morsure. L' Institut Pasteur naît en 1888. Outil de recherche, de formation et de soins, l'établissement s'exporte rapidement en Australie et au Viêt-nam. Pasteur restera à la tête de l' Institut jusqu'à sa mort, le 28 septembre 1895.