Prostitué Prostituée

Sociologie, psychologie, vénérologie N. f. * prostitution : du latin ecclésiastique prostitutio, profanation, débauche, acte par lequel une personne consent habituellement à des rapports sexuels avec un nombre indéterminé d'autres personnes moyennant rémunération. Au sens le plus généralement admis, la prostitution est le fait d'accorder ses faveurs (sexuelles) contre de l'argent. Extrait d'un livre de psychologie : "Prostituée : personne qui loue son corps. D'après C. Lombroso et P. Tarnowski, la plupart des prostituées seraient des dégénérées perverses, cruelles, menteuses et paresseuses. Cette thèse n'est plus admise : on ne considère plus la prostitution comme une disposition congénitale, mais comme le résultat des influences psychosociales subies depuis la petite enfance. Au XIXe siècle déjà, A. J. Parent-Duchâtelet (1837) notait qu'un quart des filles avaient été orphelines très jeunes ou abandonnées. Par la suite, H. Ellis (1929) insista sur la proportion élevée (40 à 50%) des anciennes employées de maison parmi les prostituées, et des cas de foyers dissociés ou de carence paternelle (deux tiers) dans leurs antécédents. S'il est vrai qu'on trouve parfois des débiles dans leur nombre, presque toutes sont d'intelligence normale et ne présentent aucun trouble mental réellement caractérisé. Cependant, la structure affective de la prostituée semble très particulière et dominée par une lointaine déception. Ce serait, inconsciemment, pour se venger du père qui lui a préféré la mère, qu'elle se donne à d'autres hommes ; et quand, à ceux-ci, elle réclame de l'argent, c'est pour affirmer sa puissance et sa domination (sorte de castration symbolique). Aucune de ces thèses, seule, n'est suffisante pour expliquer la prostitution, car ce fait dépend de plusieurs causes à la fois : psychologiques, sociales et économiques". Certaines parties de cet extrait peuvent surprendre, mais il faut les replacer dans le contexte de leur époque. Aujourd'hui, le facteur économique semble prédominant, et toutes ces thèses ne tiennent pas compte des réseaux dans lesquels les prostituées n'ont plus aucun pouvoir de décision. Quant à la prostitution masculine, le Larousse la définit de la manière suivante : "Prostitué : Homosexuel qui pratique la prostitution". Dans le Dictionnaire Historique de la Langue Française : prostitué a désigné un homme vénal, débauche et, de nos jours, un homme généralement homosexuel, faisant commerce de son corps.