Protéinorachie

Neurologie, médecine biologique N. f. * protéo : du grec tardif prôteios, signifiant "qui occupe le premier rang" ou "de première qualité", lui-même dérivé de protos, premier, relatif aux protides ou aux protéines, composées essentiellement de C, H, O et N ; * ine : du suffixe -in, -inal(e), -ine, -inine, servant à transformer un mot ou un adjectif en un autre mot ou substantif ; * rachie : du grec rhakhis {rachi-, -rachie}, axe et, par extension, colonne vertébrale ou liquide céphalorachidien. D'une façon générale, la protéinorachie désigne la présence de protéines dans le LCR (liquide céphalorachidien). Le lien rouge suivant montre un tableau avec les principales caractéristiques physiques et biologiques normales du LCR. Chez l'adulte, ces protéines totales ont un taux considéré comme normal lorsqu'il est compris entre 0,10 et 0,25 g/L de LCR, mais il faut savoir que cette valeur est peu spécifique. Schématiquement, on peut considérer comme normal un taux inférieur à 0,4 g/L. Les protéines présentes dans le LCR viennent presque exclusivement du plasma et ne sont que rarement synthétisées sur place (sauf dans certaines pathologies comme la sclérose en plaques par exemple). Dans le dosage de la protéinorachie, d'autres facteurs sont à prendre en compte, notamment le taux de glucose (glucorachie) ou la présence d'éléments cellulaires, entre autres. Les médecins biologistes parlent de dissociation protéino-cytologique lorsqu'il y a hyperprotéinorachie (augmentation de la protéinorachie) sans augmentation des éléments cellulaires, ce qui se produit dans les compressions médullaires et cérébrales (tumeurs, mal de Pott), dans certaines commotions du système nerveux, dans les hypertensions intracrâniennes, dans les syphilis anciennes ; il peut également y avoir un nombre excessif de cellules sans augmentation notable de la protéinorachie ; c'est ce que l'on observe dans l'encéphalite épidermique, les méningites lymphocytaires et les méningites ourliennes (associées aux oreillons). Il faut également tenir compte d'une éventuelle présence de sang dans le LCR car les médecins biologistes admettent que 1000 hématies / mm3 de LCR apportent environ 0,01 g de protéines par L. Si la mesure des protéines totales donne une valeur supérieure à 0,4 g/L, il y a lieu d'en faire la séparation, par électrophorèse ou immunoélectrophorèse. Sans entrer dans le détail des différentes méthodes, voici les résultats normaux de l'électrophorèse des protéines du LCR, comparée à celle des protéines du sang. Sans vouloir établir de liens absolus entre une protéine donnée et une pathologie, on a quand même constaté que l'a1 antitrypsine et l' a1 glycoprotéine acide présentent une augmentation franche lors de processus malins tels les tumeurs cérébrales et les hémopathies malignes, mais aussi dans les AVC (accidents vasculaires cérébraux) étendus. En cas d'infections ou d'inflammations du LCR, on note une augmentation anormale de l' a2 macroglobuline. Quant à la b1 globuline, elle augmente dans les suites d'une hémorragie méningée. Autre analyse importante : celle des Ig ou immunoglobulines, normalement peu présentes dans le LCR (400 fois moins que dans le sang). Seules les IgG présentent un intérêt diagnostic (taux très élevé dans la SEP ou sclérose en plaques). Protéino-cytologique : qui se rapporte en même temps aux protéines et à la présence de cellules.