Système HLA

Immunologie N. m. * système : du grec sustêma {système}, assemblage ; * HLA : abréviation de Human Leucocytes Antigens. [Angl. : Human Leukocyte Antigen system, HLA system] Découvert en 1958 par Jean DAUSSET et connu aussi sous le nom de complexe majeur d'histocompatibilité, le système HLA est un ensemble de six gènes principaux, nommés A, B, C, DR (anciennement D1), DQ (anc. D2) et DP (anc. D3) et présents sur le bras court du chromosome 6. Les gènes A, B et C sont qualifiés de gènes de classe I qui codent les molécules du CMH-I, alors que les régions DR, DQ et DP contiennent 23 à 25 gènes dits de classe II qui codent les molécules du CMH-II. Depuis le séquençage des gènes du CMH humain, on connaît 128 gènes actifs pour le complexe HLA. Ces gènes codent des glycoprotéines qui se trouvent à la surface de toutes nos cellules à noyau et qui jouent un rôle déterminant dans la reconnaissance su soi modifié et dans le rejet éventuel d'une greffe. Ils codent également d'autres molécules, comme des enzymes, certains éléments du complément, des molécules qui interviennent dans la communication entre cellules immunitaires, entre autres. Les individus étant généralement hétérozygotes pour ces gènes (compte tenu du nombre important d'allèles pour chacun d'eux), il y a donc douze sortes de glycoprotéines à la surface de nos cellules, avec une probabilité de 1/4 que deux enfants issus de mêmes parents aient le même CMH. Le schéma suivant sonne, pour les principaux gènes, le nombre d'allèles connus en 1992, et qui ne cesse d'augmenter. Les glycoprotéines ou antigènes membranaires sont formées de deux chaînes . Leur structure quaternaire (disposition dans l'espace) est connue pour la plupart d'entre elles. Les molécules HLA que l'on trouve à la surface de la majorité des cellules comportent une chaîne invariable : ß2 microglobuline, codée par un gène, qui ne fait pas partie du CMH, et présent sur le chromosome 15. Cette chaîne β2 est insérée dans la membrane et liée de façon non covalente à une chaîne lourde a polymorphique située à l'extérieur de la cellule, codée par les gènes A, B et C et qui présente une cavité dans laquelle peuvent venir s'insérer de petits peptides d'environ 9 acides aminés. Les molécules HLA sont formées de deux chaînes polymorphiques (a, b) comportant chacune deux domaines extra-membranaires présentant aussi une cavité extérieure à la cellule et pouvant contenir de petits peptides. Une chaîne légère invariable (li) codée par un gène situé sur le chromosome 5, est associée aux deux chaînes précédentes sur la face interne de la membrane. Quant à la chaîne β, elle est codée par les gènes des régions D. Les molécules HLA du premier groupe, donc de classe I, sont supposées être responsables de la présentation des peptides (9 aa) issus de la dégradation permanente par chaque cellule de ses propres protéines (protéines endogènes). La cellule présenterait ainsi en surface en permanence des fragments des protéines qu'elle synthétise. Ces protéines seraient bien sûr modifiées dans le cas d'une infection virale, la cellule synthétisant alors les protéines virales. Les molécules HLA du second groupe, donc de classe II, sont supposées présenter elles aussi des peptides de 9 aa, mais qui sont issus du milieu extérieur, ont été absorbés par la cellule par endocytose, puis dégradés. Il semblerait qu'il existe un seuil à partir duquel la présentation des peptides provoque une réaction immunitaire. Ce seuil correspond à environ de 200 molécules HLA associées au même peptide. La plupart des peptides présentés par les molécules HLA sont des fragments de ces mêmes molécules HLA. De nombreuses séquences de peptides sont identiques (homologues) à celles de peptides de micro-organismes. Enfin, si le nombre théorique de peptides possible est de 5.1011 (9 aa parmi 20 aa) , il semble que le nombre réel soit beaucoup plus restreint du fait de leur aptitude ou non à établir des liaisons avec les molécules HLA.