Thermogenèse

Endocrinologie et métabolismes N. f. * thermo : du grec thermos ou thermainein {-therme, therm(o), thermique}, chaleur, chauffer ; * genèse : du latin et du grec genesis {-gène, -genèse, -génie, -génique, -génisme, -génétique}, naissance, formation, qui engendre. La thermorégulation (ou régulation thermique, ou homéothermie) est l'ensemble des processus assurés par le système nerveux, qui tendent à maintenir constante la température centrale de notre organisme, à une valeur moyenne de 37°C. C'est la peau qui est l'organe le plus froid et chargé également des échanges thermiques avec le milieu extérieur. Pour comprendre l'importance de la thermorégulation, il faut savoir qu'une élévation de 1°C de la température centrale augmente de dix fois les réactions enzymatiques et diminue l'activité des neurones. La limite vitale pour l'être humain est de 43,5°C. C'est le noyau préoptique de l'hypothalamus (dans le cerveau) qui assure cette thermorégulation, ainsi les centres de la thermolyse et de la thermogenèse. Au niveau de la peau, des thermorécepteurs (corpuscules de Krause, de Ruffini) envoient des signaux, via des récepteurs centraux, vers l'hypothalamus. Ce dernier va réagir différemment selon la situation. - Pour éviter l'hypothermie (baisse de la température centrale) : 1 - le système nerveux sympathique ou SNS (indépendant de notre volonté) agit sur de très nombreux sphincters (muscles circulaires) qui ferment la circulation dans les capillaires dans la peau. Ce phénomène ne doit pas durer trop longtemps, sous peine de mort des cellules cutanées (gelures). 2 - Parallèlement à l'interruption de la circulation capillaire, le SNS libère de la noradrénaline qui stimule le métabolisme et augmente la production de chaleur. 3 - Le frisson, contraction exceptionnelle des muscles antagonistes (qui normalement ne fonctionnent pas ensemble) apparaît lorsque l'environnement est très froid ou en cas de fièvre. 4 - Action conjuguée de l'hypothalamus (libération d'une hormone : la thyréolibérine ou TRH), de l'hypophyse (qui répond à cette hormone en fabriquant une autre hormone : la thyréotrophine ou TSH) et de la thyroïde qui réagit à la TSH en augmentant sa production de T3 (triiodothyronine) et de T4 (tétraiodothyronine ou thyroxine). Il en résulte une augmentation du métabolisme. Tous ces mécanismes constituent la thermogenèse, c'est-à-dire qu'ils aboutissent à une production de chaleur. Thermogène : adj. qualifie un processus qui produit de la chaleur. - Pour éviter l'hyperthermie (hausse de la température centrale) : ouverture des capillaires cutanés et augmentation de la sudation (qui peut atteindre jusqu'à 2 litres/heure en cas d'effort musculaire important). Cette vaporisation de l'eau du corps consomme une grande quantité d'énergie et refroidit très efficacement l'organisme. Les autres processus sont l'inverse de ceux décrits ci-dessus et constituent la thermolyse.